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Le temps s'écoulait lentement et, il faut bien le dire, tristement. Les caractères étaient aigris; pour un rien on se serait pris aux cheveux. Il y avait bien parfois des scènes de pugilat, nous séparions les combattants et tout était dit.
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A l'équinoxe de printemps, je fus témoin d'un spectacle superbe, inoubliable.
Le vent soufflait en tempête, venant du Nord-Ouest, la marée montait, lentement d'abord, à cause de l'obstacle des deux pointes de Granville et de Cancale que l'on voyait très bien, le temps était clair.
Ordinairement, lorsque la marée monte, le flot s'avance, se retire pour avancer encore plus loin, jusqu'à ce que la mer soit étale.
Mais ce n'était plus ça. Une fois les pointes franchies, le flot s'avançait par petites lames frangées d'écume, se suivant et produisant l'effet d'une riche guipure à mille rangs et avec une rapidité telle qu'un cheval au galop n'eût pu le devancer.
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